vendredi 15 mars 2024

L’Alliance pour la décarbonation de la route: une Alliance pour des solutions de décarbonation plus efficaces ? Oui mais !

François Gémenne, du GIEC, Géraud Guibert, président de la Fabrique écologique et Patrice Geoffron économiste, ont , dans un communiqué (voir ci-après), vouloir mettre en avant « les solutions de décarbonation les plus efficaces afin de réussir la transition écologique et énergétique des mobilités ». Cette Alliance pour la décarbonation de la route, lancée conjointement par plusieurs acteurs publics et privés de la mobilité routière, a pour objectif de rapprocher les entreprises et les collectivités autour de solutions concrètes visant à réduire la pollution et les émissions de CO² sur nos routes par le recours à la mobilité électrique.

    Par contre prétendre décarboner la route en continuant à faire appel aux carburants combustibles émetteurs de CO² ou au recours à l'hydrogène et ses pseudos "e-fuels" dérivés énergivore s'apparente à une manœuvre d'enfumage

Jean-Claude LE MAIRE.

COMMUNIQUE DE PRESSE 12/12/2023 

Lancement de l'Alliance pour la décarbonation de la route, réunissant acteurs publics et privés de la mobilité routière 

Dans le prolongement de l’appel à accélérer la décarbonation du transport routier qu’ils avaient conjointement initié le 18 juin 2023, François Gemenne, co-auteur du rapport du GIEC, Patrice Geoffron, Professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, et Géraud Guibert, Président de la Fabrique écologique, annoncent la création de l'Alliance pour la décarbonation de la route. Celle-ci réunit un large spectre d’acteurs des mobilités routières, publics comme privés : universitaires, collectivités territoriales, associations et entreprises (opérateurs de mobilités, gestionnaires d’infrastructures, constructeurs automobiles, transporteurs, groupes d’ingénierie, startups…). 

    Constituant une plate-forme pluridisciplinaire d'échanges et d'actions, l’Alliance a vocation à travailler en partenariat avec les pouvoirs publics pour concevoir et mettre en œuvre les solutions de décarbonation les plus efficaces afin de réussir la transition écologique et énergétique des mobilités. Pour l’Alliance, la priorité absolue est de fédérer et amplifier la mobilisation de toutes les parties prenantes concourant à la décarbonation de la route, en conjonction avec les mesures visant à encourager le report modal vers le ferroviaire, le transport public (BHNS, tramway, métro) et les modes actifs - leviers indispensables qui ne seront néanmoins pas suffisants à eux seuls pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre des transports à horizon 2030.  

    Pour accélérer la dynamique, il convient d’agir tant sur les technologies (électrification, gains d’efficience, préservation des ressources naturelles…) que sur les usages (taux d'occupation accru, réduction des distances…), afin de contribuer à une trajectoire de décarbonation viable socialement et économiquement. Des solutions concrètes existent : électrification du parc automobile et du parc de poids lourds, amélioration continue du mix énergétique pour le transport routier de marchandises, déploiement massif des bornes de recharge pour véhicules électriques, installation de stations de distribution de biocarburants, de bioGNV et d’hydrogène, préfiguration de routes électriques pour poids lourds, incitation orchestrée à la sobriété, au covoiturage, à l’autopartage et au transport collectif routier, développement des lignes de car express et lignes de covoiturage express, adaptation agile des infrastructures et des services à la multimodalité, production programmée d’énergies renouvelables le long des réseaux routiers et autoroutiers, etc. 

    La conviction partagée des acteurs de l’Alliance est que la décarbonation de la route demande à être placée de façon urgente au cœur du débat et de la décision politique, et requiert, pour l’avenir de la France, la mise en œuvre concertée d’un plan ambitieux d’investissements publics et privés. Dans cette perspective, le rôle de l’Alliance sera aussi d’impulser, de coordonner et d’encourager l'adoption par les usagers de la route de comportements écoresponsables, à grande échelle. 

    François Gemenne, professeur à HEC Paris et co-auteur du dernier rapport du GIEC : « Décarboner la route, massivement et rapidement, est une condition impérative pour espérer respecter nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce doit être une cause nationale, et c’est toute l’ambition de l’Alliance de la décarbonation de la route. Il y va de la responsabilité de la France face à ses obligations internationales, de la justice sociale au regard du dérèglement climatique, de la réduction des inégalités sociospatiales sur le territoire et de la préservation de l’industrie automobile française et de ses emplois ».  

    Géraud Guibert, Président de la Fabrique Écologique : « Il n’y aura pas de neutralité carbone sans décarbonation des transports, ni de décarbonation des transports sans décarbonation de la route. Même si les objectifs affichés de report modal vers le rail sont atteints d’ici 2030, la route représentera encore 75% des flux des transports ! La route est pourtant un parent pauvre des politiques publiques dans les transports depuis plusieurs années, alors qu’elle devrait être la priorité de la planification écologique ». 

    Patrice Geoffron, Professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine : « La route est le premier secteur émetteur de CO2 en France et les politiques publiques peinent à engager sa décarbonation depuis des décennies. Il est grand temps d’agir car le coût de l’inaction est massif : échouer à réduire les émissions de 30% d’ici 2030, impliquerait d’importer et de brûler 100 milliards d’euros de pétrole en plus… Il est impératif d’engager l’ensemble de l’écosystème des transports. Forts de l’appui de 15 experts, les acteurs publics et privés ont conscience de l’enjeu et se mobilisent dans le cadre de cette Alliance ». 

Les membres signataires de l’Alliance pour la décarbonation de la route : 

Association des Economistes de l’Energie, Avere-France, BMW Group France, ChargePoint, Nicolas DARAGON (Ville de Valence), Michaël DELAFOSSE (Montpellier Métropole), François DUROVRAY (Conseil départemental de l’Essonne), Ecov, Electra, Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), Geodis, Getaround, GRDF, Karos, Keolis, Mobilité Club France, Powerdot, Systra, Transdev, VINCI Autoroutes. 

Experts : André BROTO, Michel DERDEVET (Confrontations Europe), Anna CRETI (Dauphine PSL), Laurent CHAPELON (Université Paul-Valéry Montpellier 3), Mathieu FLONNEAU (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Paulo MOURA (IMREDD), Fabien LEURENT (ENPC), Géraud GUIBERT (La Fabrique Ecologique), Patrice GEOFFRON (Dauphine PSL), Jean-Pierre ORFEUIL. 

lundi 11 mars 2024

V2G. La technologie de la future R5 expliquée à l'Argus par Mobilize


Le V2G (Vehicule to Grid), c'est quoi ? Alain Thoral, responsable Solutions Energie chez Mobilize, vous présente cette technologie qui sera développée avec la commercialisation de la Renault 5 en 2024.  En neuf questions et réponses simples, devenez incollable sur le sujet.
📕Au sommaire de cette vidéo : 
00:00 Introduction 00:31 Qu’est ce que le Vehicle-to-Grid (V2G) ? 00:48 Comment fonctionne le V2G ? 01:14 Quelles actions doit réaliser l’utilisateur ? 01:57 Quel est le risque pour la batterie ? 02:27 Ma voiture peut-elle se retrouver complètement déchargée ? 02:55 Combien coûte la borne Mobilize qui autorise le V2G ? 03:30 Quelles sont les économies promises ? 03:49 L’électricité de ma voiture renvoyée dans le réseau sert-elle à alimenter ma maison ? 04:17 Quand le service sera-t-il opérationnel ?

jeudi 29 février 2024

Démêler le vrai du faux au sujet des VE ( Ministère de l'Ecologie )

 


  • p. 3 « Une voiture électrique, avec la fabrication de la batterie, c’est plus polluant qu’une voiture thermique » 
  • p. 3 « Une voiture électrique,  c’est cher et réservé aux hauts revenus » 
  • p. 4 « On ne peut pas faire de long trajet  avec un véhicule électrique » 
  • p. 5 « Il est possible d’installer  des bornes de recharge chez soi »  (*)
  • p. 7 « Les véhicules électriques mettent beaucoup  de temps à charger totalement » 
  • p. 8 « Une voiture électrique ça tombe facilement en panne  et les pièces coutent plus cher » 
  • p. 8 « Les voitures électriques sont moins performantes  et on prend moins de plaisir à les conduire » 
  • p. 9 « Les voitures électriques sont moins sûres et moins fiables  à cause des risques d’accident de batterie » 
  • p. 10 « Une voiture électrique a une durée de vie moins longue  qu’une voiture thermique » 
  • p. 10 « D’ici 2030, les voitures électriques représenteront  une grande majorité des ventes de véhicules neufs » 
  • p. 12 « Par manque d’alternative, les batteries sont fabriquées dans des pays aux normes sociales et environnementales non exigeantes » 
  • p. 13 « Les voitures électriques consomment plus  qu’un véhicule thermique, car elles sont plus lourdes » 
  • p. 13 « Les véhicules anciens mis au rebut dans le cadre de la prime  à la conversion sont automatiquement détruits »
(*) NDLR : Concernant la recharge à domicile ou en parking privé ou public, la rédaction vous recommande également de prendre connaissance des solutions économiques de recharges mutualisées proposées par la société TEMLAB. 👈

samedi 24 février 2024

Le premier tracteur 100 % électrique au service d’une agriculture plus durable développé par Seederal.

Un an tout juste après l’annonce de sa première levée de fonds et un jour tout pile avant l'ouverture du Salon de l'agriculture, la startup brestoise Seederal dévoile son prototype de tracteur électrique. Ce démonstrateur technologique va lui permettre d’accélérer le développement du premier tracteur électrique de grande autonomie.


Une journée de travail en électrique

L’objectif est de développer un tracteur 100 % électrique de moyenne puissance (soit 160 chevaux) ayant une autonomie lui permettant d’effectuer une journée complète de travail. C’est le premier produit de l’entreprise et son design sera différent de celui du prototype actuel. Il sera révélé en 2025.

Pour autant, « ce prototype marque le franchissement d’une étape majeure vers la concrétisation de la mission de Seederal : apporter une nouvelle énergie pour accélérer la transition de l’agriculture », déclare Antoine Venet, co-fondateur de Seederal.

Les agriculteurs, parmi lesquels certains sont investisseurs de la première heure dans la société, « sont convaincus que notre solution contribuera à améliorer l’efficacité de leurs pratiques, et surtout à réduire leur dépendance aux énergies fossiles ».

Nouvelle phase de développement

Si le produit définitif est encore un secret pour l’instant, ce prototype en présente néanmoins certaines caractéristiques clés. « À notre connaissance, c’est le premier tracteur agricole sans boîte de vitesses. Et pourtant, depuis l’apparition historique de ces machines, tout tracteur est conçu puis construit autour de cet organe. Il s’agit donc d’un tracteur historique ! », abonde Arthur Rivoal, co-fondateur de la start-up. Si Seederal a pu s’en départir, c’est précisément grâce aux performances des moteurs électriques et à l’architecture de sa transmission.
Depuis son montage à la fin de l’été 2023, le prototype Seederal a fait ses premières accélérations à l’automne, puis a été finement paramétré. Pour l’équipe technique, les premiers essais ont été plus que concluants. Résultat, un tracteur plus léger que sa version thermique.

Place aux essais

Place maintenant à une campagne d’essais intensive en vue d’optimiser la conception du tracteur définitif. « Direction les champs bretons pour le démarrage de la saison agricole 2024. » Ce démonstrateur technologique va permettre d’accélérer le développement du premier tracteur électrique de grande autonomie.
Seederal veut se positionner désormais comme une véritable start-up industrielle. L’assemblage de son prototype est le premier témoin de son souhait de porter son projet à l’échelle industrielle en Bretagne.

jeudi 15 février 2024

L’Avere-France publie son second rapport semestriel sur le prix de la recharge publique entre juillet et décembre 2023.

Cliquer pour accéder
au rapport AVERE France

Le 15 février 2024, à Paris - À l'heure où la mobilité électrique connaît une expansion fulgurante, l'Avere-France, en collaboration étroite avec P3 Group, présente son second rapport semestriel sur le coût de la recharge publique pour les véhicules électriques. Ce rapport fournit une vision approfondie des tendances tarifaires des opérateurs de mobilité (eMSP) en France, offrant aux consommateurs des informations essentielles pour comprendre l'évolution de leurs dépenses.  

Une plongée en profondeur dans les coûts de recharge :  

Le rapport sonde et détaille coûts liés à la recharge des véhicules électriques en France, dévoilant les variations des coûts mensuels en fonction de paramètres tels que la puissance de recharge, la souscription à un abonnement et les habitudes de conduite. Ainsi, pour un conducteur typique roulant 11 000 km par an, les dépenses mensuelles oscillent entre 8,87€ et 18,00€ en recharge publique ; un conducteur longue distance ajoutera 63€ supplémentaires par mois. La recharge publique des véhicules électriques s'impose comme un choix économiquement pertinent, éclipsant les coûts de ravitaillement en carburant des véhicules thermiques. Par conséquent, le budget mensuel de mobilité d'un conducteur typique (80% de recharge à domicile, 20% de recharge publique) est en moyenne un tiers de celui d'un conducteur de véhicule thermique.  

Évolution des tarifications :  

Le rapport met en lumière les récentes évolutions des tarifs des sessions de recharge. En dépit de la mise en place du bouclier tarifaire de l'État, les prix de l'électricité ont connu une augmentation de 10% en août 2023. Toutefois, une tendance à la baisse des prix a été observée à partir de novembre 2023, en ce qui concerne la moyenne des offres de marché. Malgré les baisses du prix du kilowattheure (kWh), une augmentation du coût final de la recharge publique se fait sentir, influencée par des coûts auxiliaires et les initiatives des fournisseurs de services visant à améliorer l'expérience utilisateur. Le rapport répertorie et détaille ces coûts additionnels, qu'ils s'appliquent aux utilisateurs abonnés ou à ceux sans abonnement.  

Méthodologie :   

Ce rapport semestriel surveille les tarifs et les coûts de recharge du point de vue du client final sur la période de juillet à décembre 2023. En utilisant une méthodologie unique, le rapport offre une base uniforme pour comparer les modèles tarifaires et les prix proposés par les eMSP sur le marché français. Il s’appuie ainsi sur les grilles tarifaires de 17 eMSP représentatifs du marché français et présents à l’échelle nationale, régionale ou portés par un constructeur automobile. L’objectif des prochaines éditions sera d’élargir cette base et d’intégrer les prix de la recharge à l’acte pour obtenir une meilleure photographie de la situation.   

A propos de l’Avere-France :   L'Avere-France, créée en 1978, est l'association nationale pour le développement de la mobilité électrique en France. Avec plus de 270 adhérents, l'Association fédère un écosystème diversifié d'acteurs engagés dans la transition énergétique. Tiers de confiance pour les pouvoirs publics, les professionnels, les médias et le grand public, l'AvereFrance publie régulièrement des contenus de référence sur les questions d'électromobilité (batterie et hydrogène). L'association est fortement impliquée dans les projets de développement et de promotion de la mobilité électrique auprès des pouvoirs publics, tant au niveau national que régional. De plus, l'Avere-France pilote le programme Advenir, qui contribue de manière significative au développement des infrastructures de recharge en France par du financement et de la formation.   

À propos de P3 Group :  P3 est une société internationale de conseil, d'ingénierie et de développement de logiciels, en constante progression et s’appuyant sur une équipe de plus de 1800 experts couvrant les divers secteurs du monde industriel. Dès sa création en 1996, P3 a toujours fait preuve d'excellence en accompagnant ses clients dans leurs transformations, mais aussi en les guidant sur les avancées technologiques et les solutions logicielles nécessaires à leur développement. P3 offre ainsi une gamme complète de services et de solutions au service de l’industrie. 

vendredi 9 février 2024

Une proposition de loi pour clarifier la tarification des bornes de recharge pour voitures électriques.

Comme évoqué dans le précédent article, à l'initiative du député JL Bricout du groupe Liot, une proposition de loi transpartisane, cosignée par 65 députés, visant à clarifier la tarification des bornes de recharge pour voitures électriques devrait être déposée à l'Assemblée nationale lorsque le calendrier parlementaire le permettra. 

Pour la préparation, un groupe de travail, piloté par l'association Que Choisir, élargi aux représentants d'électromobilistes, administrateurs de la Fédération FFAUVE et au président de l'Acoze, a pu formuler les observations et suggestions partagées par les électromobilistes, de plus en plus nombreux, confrontés aux aléas de la recharge rapide.

Nous avons également échangé sur le sujet avec notre député David Taupiac, signataire du projet de loi, également disposé à prendre en considération les remarques que nous formulerions à ce sujet. En même temps compte tenu de l'impatience avec laquelle le ministre Béchu, lors des questions au gouvernement, a dit attendre ces propositions, ne doutons pas que sa majorité accélèrera le processus.
    

A toutes fins utiles vous trouverez ci-après: le communiqué de presse, l'exposé des motifs de la proposition de loi ainsi que les propositions de modifications d'articles en découlant pour le code de la consommation, le code de l'énergie et le code général des collectivités territoriales.

Communiqué de presse : 

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jeudi 8 février 2024

BrèVE ☝️: A l'Assemblée nationale on évoque le sujet des bornes de recharge pour les véhicules électriques.

 Bornes de recharge pour les véhicules électriques

Mme la présidente

La parole est à M. Jean-Louis Bricout.

M. Jean-Louis Bricout

Face aux enjeux climatiques, à la fin annoncée de la commercialisation des véhicules thermiques prévue pour 2035, il nous faut aller vite pour convaincre les Français de passer au véhicule électrique. Afin de favoriser l’acquisition d’un tel équipement, l’accompagnement des pouvoirs publics est au rendez-vous, grâce notamment au bonus écologique, à la prime à la conversion et au leasing social – location avec option d’achat.
Cependant, le rechargement de ce type de véhicules reste compliqué et nous sommes encore loin des promesses annoncées par les constructeurs d’un plein à un coût dérisoire ! Si vous rechargez votre véhicule à votre domicile, tout va bien. En revanche, dès que l’usage vous force à effectuer de longs trajets ou à l’itinérance, l’accès et le coût de rechargement laissent place à de mauvaises surprises. Nous sommes loin des conditions de concurrence constatées dans les stations-services traditionnelles : pas ou peu d’affichage des prix aux bornes, pas de pré-affichage sur le bord des routes, pas ou peu d’accès au règlement par carte bancaire, pas de site comparatif et des formules de tarification qui posent question. En effet, au tarif par kilowattheure (kWh) peuvent s’ajouter des frais de stationnement, des frais à la minute ou de lancement de session, sans oublier l’obligation de souscrire à un ou plusieurs abonnements pour obtenir un tarif préférentiel.
D’ailleurs, l’association UFC-Que choisir citait l’exemple, dans une enquête, du rechargement d’une voiture citadine sur une borne lente à Lyon : le coût peut varier de 7,35 euros à 68,77 euros, en fonction de l’opérateur. Ces écarts de prix poussent à s’interroger et une telle situation risque de décourager les bonnes volontés d’acquérir un véhicule propre.

Je déposerai prochainement une proposition de loi à vocation transpartisane, visant à créer les conditions d’une réelle concurrence et à revenir à des prix justes. Êtes-vous prêt, monsieur le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, à accueillir favorablement nos propositions ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LIOT et sur quelques bancs du groupe SOC.)

Mme la présidente

La parole est à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.

M. Benjamin Saint-Huile

Quand, monsieur le ministre ? Quand ?

M. Raphaël Schellenberger

On aurait bien aimé avoir la réponse du ministre de l’industrie !

M. Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires

Je ne suis pas surpris de votre question, monsieur Bricout, car je sais votre attachement à ce sujet et votre souhait que, au-delà des véhicules, l’aménagement du territoire permette à tous les Français d’accéder à cette technologie.

M. Raphaël Schellenberger

Pourquoi est-ce que ce n’est pas le ministre de l’industrie qui nous répond ?

M. Christophe Béchu, ministre

Vous avez évoqué l’aide à l’acquisition, avec la prime à la conversion – y compris le soutien au rétrofit électrique – ou encore le lancement du leasing, dispositif qui connaît un fort succès puisque, à l’heure où je vous parle, nous avons dépassé la barre des 35 000 réservations.
Votre question porte plus spécifiquement sur les bornes de recharge.

M. Patrick Hetzel

Déjà une minute pour ne rien dire !

M. Christophe Béchu, ministre

Non seulement j’accueille favorablement la perspective que vous vous saisissiez de cette question, mais j’attends aussi avec impatience vos propositions.
Nous recevrons, dans les prochaines semaines, le rapport de l’Autorité de la concurrence, qui s’est autosaisie de toutes les questions que vous venez d’évoquer s’agissant des difficultés d’interopérabilité, des écarts de prix constatés ou encore du manque d’information.
Un plan de déploiement des bornes de recharge nous a permis de dépasser, en mai dernier, le seuil des 100 000 installations – nous en sommes à environ 140 000. Par ailleurs, le règlement européen sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs (Afir) pose des obligations de transparence que nous renforcerons. Toutefois, il y a, en parallèle, les pratiques que vous décrivez. C’est pourquoi, grâce au rapport de l’Autorité de la concurrence et aux propositions que vous formulerez, nous aurons matière à combler les trous dans la raquette et à nous assurer que la décarbonation du parc automobile est irrémédiablement enclenchée. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RE et Dem.)

Mme la présidente

La parole est à M. Jean-Louis Bricout.

M. Jean-Louis Bricout

Je vous remercie de votre réponse. Il faut effectivement agir vite pour ne pas décourager les usagers de s’engager dans la transition écologique. (Applaudissements sur les bancs du groupe LIOT.)